COMMEMORER.......OUI, DITES LE BIEN FORT ET DISTINCTEMENT!

Samedi 10 mai 2008
10 ans déjà après la première marche d'importance qui avait réuni en 1998 à Paris 40.000 personnes, des Français originaires des Antilles, de Guyane et de la Réunion, des Africains, des Blancs, Asiatiques, Arabes... Comme le temps passe vite !
160 ans après l'abolition de l'esclavage dans les colonies Françaises, la question du
"devoir de mémoire" est plus que jamais au coeur des réflexions mémorielles. Faut-il faire la fête, oublier, célébrer ou danser ? D'autant plus que l'Etat Français semble, paraît-il, avoir reconnu sa participation active dans l'entreprise négrière transatlantique ayant vidé l'Afrique de ses forces vives pendant 4 siècles. La preuve de ce MEA CULPA serait l'adoption en 2001 par le Parlement de la loi dite Taubira, députée de la Guyane, reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
Cependant, il y a un bémol, et il est grand, comment parler d'un Crime contre l'humanité
"orphelin" ? Faut-il rappeler que le Parlement et le Sénat, qui ont probablement travaillé sous les pressions "inamicales" de lobbies divers ( Bekés, industriels, ports négriers, descendants d'armateurs et de négriers...), ont trouvé le moyen de ne parler ni des conséquences contemporaines de la Traite des Nègres, ni des descendants des Africains issus du commerce infâme, ni des réparations sous diverses formes, ni des dédommagements, ni des coupables ? Peut-on décemment parler d'un Crime de manière abstraite? Oui ! Il suffit de regarder de constater les contorsions sémantiques, les procès d'intention faits à tous ceux qui parlent d'une "mémoire oblitérée", atrophiée, sous-estimée, alors que la France sait, quand elle le veut bien, rendre hommage à son histoire. C'est dire combien une chape de plomb pèse sur le "devoir de mémoire" relatif à la Traite Négrière Transatlantique. On pourrait même dire qu'il toujours de lourdes chaines qui entourent les consciences.
10 ans après la première grande marche de 1998, il y a un mot qui doit être distinctement prononcé, c'est commémorer. Comment et pourquoi exactement ? Tout simplement pour faire mentir la célèbre phrase du prix Nobel Elie Wiesel
" Le bourreau tue toujours deux fois. La première fois par les armes, la deuxième fois par le silence". Par exemple, par une circulaire parue vendredi dernier au Journal Officiel, l'Etat reconnaît le 23 mai comme date commémorative de l'esclavage par les associations regroupant les Français d'outre-mer de l'hexagone mais maintient le 10 mai, date pourtant choisie par Jacques Chirac comme journée nationale. L'ancien Président de la République n'avait-il pas suivi les recommandations du comité pour la mémoire de l'esclavage (CPME), présidé par l'écrivain guadeloupéenne Maryse Condé ? Comprenne qui pourra. Qu'on ne s'y méprenne pas, le choix du locataire de l'Elysée est une manoeuvre bassement politique. Il s'agit ni plus ni moins que d'alimenter les querelles entre les partisans du "Comité Marche du 23 mai 1998" et bon nombre d'associations "domiennes" qui continuaient à boycotter la date du 10 mai, et tous ceux ayant adopté cette date. Qui peut encore douter de l'importance de commémorer bien haut, fort et dignement, afin d'en finir avec toutes les velléités racoleuses et autres démarches malveillantes ?

Com0506

Unknown a dit… said:

8 mai 2008 à 06:13  

Excellente initiative !

10 mai doubout !

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